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IÏETAT ACTUEL nu raoataue TOIEMIQUE 95
de ses armes, do ses outils domestiques ou de sa hutte ‘ n. Au—
trement dit, si les animaux intéressent tant le primitif, c'est
que sa vie matérielle dépend en grande partie de leur corps,
et que sur ce u point d'association » se fonde un lien d'une im-
portance direete et fondamentale. C'est rejoindre alors l'expli«
cation utilitaire de Haddon ' et d’autres, mais sans mettre nu
premier plan de l'utilité l'alimentation. .
Sans insister, d'ailleurs, Reuterskiôld passe au quatrième
point : « Le groupe humain qui vit dans une certaine localité
se colore, pour ainsi dire, d'après les objets dont il fait usage,
dest-à-dire, dansla plupartdes cas, d'après un animal. L'homme
primitif se sent intimement lié à une espèce animale avec laquelle
il partage son domicile. Et les étrangers qui lui rendent visite
pensent également que ce lien existe. Ce n'est donc pas par
hasard que le clan s'est associé à telle espèce animale plutôt
qu'a telle autre... bien que plus tard, quand les conditions
«Pexistence ont changé, ce lien primitif puisse sembler n’avoir
été que Pellet du hasard... 1l a pu subsister des survivanoes...
mais... en général, la véritable oauso du totémisme a cosse
d'être active lorsque la conception primitive qui vient d’etre
esquissée a été dépassée... Cette explication met du moins en
lumière la signification culturelle [ou oivilisatrice] qu'ont les
animaux pour les hommes... 1l n'y a guère en Australie d'être
vivant, si infime soit—il, qui nejoue un rôle dans la vie domes-
' tique de l'indigence’ n. Et plus loin‘ : u le lien entre le totem
et le clan ne reçoit pas une explication satisfaisante tant qu'on
ne considère que la nourriture; mais il devient intelligible
lorsqu'on regarde lo totem comme Celui-Qui-Apporte-La-
CivilisationKullzlrbringer, donc comme la cause de la/supério-
rité du clan qui a un certain animal pour totem sur les clans qui
vivent de cet animal comme nourriture. Go rapport a eu très
tôt une grande signification... Ce n'est pas seulement quelque
I. Der Tolemirmus, p. 2o ; Speuesakrnmenn, p. s7.
2. ‘rheurip que l'auteur réfute, p. ss-xs.
