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108 L'ÉTAT ACTUEL nu rnoniùns roflînlous

Durkhcim] que: a considérer le totémisme comme un stade
nécessaire dans le développement de la religion est une nlssur-
dité >> ; et que : <4 la conception _du tolemisme comme d'une
forme spécifique de la religion doit être abandonnée » ‘.

La question pourrait donc sembler résolue, en présence des
affinnntions aussi précises et aussi concordantes de trois théo-
riciens ’ qui comptent parmi les plus importants, et dont en
tout ces le savoir dépasse le beaucoup celui de llerbcrt Spencer,
le Wilken et de Wundt eu ce qui concerne les faits de toté-
misma, non pas seulement australien, mais universel. lit
pourtant, une réflexion s'impose: la négation lu caractère r6cl«
lemsnt religieux du totémisme, formulée par Frazcr et Gol-
denweiser, ou du moins d'un culte rendu ou totem formulée par
Durkheim, dépend nécessairement de la définition quïxdmettent
ces trois savants de ln religion et du culte. Pour Frazcr, on le
sait, il n'y qreligion qu‘autant qu'il y a sentiment de subordi-
nation et acte do prière et de propitintion. L'opinion précise
de Goldeuweiscr m'est inconnue, mais on se rend compte,
l'après la lecture de ses publications, que pour lui la religion
est un fait social, et sans doute « une socialisation de certaines
valeurs émotionnelles n spéciales. Enfin Durkheim, on l‘n vu ei—
dessus, affirme que le totémisme est vraiment une religion et
que c'est même le germe de le religion comme phénomène
psyeho-social, le culte étant rendu à1'eml>lème.le qui revient
à dire que tous trois sont obligés d'admettre que le totem par-
ticipe en olfet du sacré, qui dans lc totémisme serait seulement
magique selon Frazer et social, si l'en veut, selon Goldenweiser
mais qui serait entièrement et spécifiquement religieux selon
Durkheim.

Car il y a au moins une série de faits qui ne peut être éli-
minée :c’est que tous les représentants de l'espèce totémique
sont, pour leurs confrères humains, l'objet de certaines inter-

1. Ilndcm, p. sue.

a. ct. encore Andrew Long, m. mennnn. nm. EneycL, u- m, p. s0: n Les
totems héréditaires le rAnsLrano et de rsmériqnn du Nord n'ont rien de
divin u.