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film-M- ACTUEL nu raoaraus rortniuuz 309
senee de lotémisme. En faisant abstraction de l'interprétation
par le totémisme, il reste que l'exposé de l-lornyanszky se
situerait a coté de Yexplication agraire de la cérémonie, en
attribuant aux Bouphonia un sens économique alimentaire.
Cet aspect de la théorie tlu savant hongrois semble avoir
échappé a M. Eugène Kagarov, qui a consacré récemment
une monographie détaillée et comparative aux cultes primitifs
I de la Grèce '. ll rejette entièrement toute explication totémique,
même atténuée, mais se refuse aussi à accepter la théorie
agraire de Mannhardt, de Frazer et d’l-lubcrt et Mauss‘. ll
reproche à ces savants de n’avoir pas tenu un compte suffisant
des faits de culte eoneomitants concernant le bœuf dans l’At-
tique primitive ; le groupement de ces faits prouverait que le
taureau, le boeuf et la vache ont été de véritables divinités au
début, et que les Bouplionia étaient avant tout une cérémonie
qui avait. pour objet de multiplier annuellement l'espèce bovine.
Je ne suis pas ÿà même de décider si Kagarov a raison en
proposant cette explication unique. ll est au moins certain que
des élemenls strictement agraires se liseornent dans les Bou-
phonia, puisque, par exemple, la date le la cérémonie était en
relation avec la date de la moisson, que Yanimal mangeait des
graines, et non pas du fourrage, et que c'est un bœuf de labour,
mais non un taureau, ni une vache qu’on sacrifiait. Mais la
nuance signalée par le savant russe existe en elfe et permet
de rapprocher les Bouphonia les cérémonies de multiplication
de l'espèce totémique en Australie inliclziztma et, Foutre part,
des cérémonies non totémiques de multiplication de l'ours chez
les Ostiak, les Ghiliak, les mno, du bufle chez les Indiens des
Prairies, du daim et du hikuli chez les Indiens du Mexique étu-
diés par Lumholtz ', etc. Ce type do cérémonies est parfois
totémique, parfois cynégétique, et peut être, selon le eus, lié à
Mavgenu Kagarov, Kult feliehei, raslenù’ irhieotnyhh v dreonini ermü
le culte des félithn, des plantent des anirnauæ dan: l'ancienne Grecs Saint.-
PMershourg, ma, a- ; pour l'étude des llouphonin, veir p. 249-151.
2. Ibidem, p. 253-251.
3. Ct’. mon analyse détaillée de Lumholll, Unknaum Mezien, R. ll. 1L, t. XLlX
1904, p. 4154m.
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