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 E.
 
 MŒURS ET COUTUMES. 6 t
 
 La fête se termine quand les derniers assistants
 
 a tombent épuisés d’orgie et de fatigue. Alors seule-
 
 ment on prend un peu de repos et les voisins rega-
 gnentleurs villages, non sans avoir reçu en cadeau une
 partie des ignames récoltées et quelques morceaux
 de porc sauvés du gaspillage. Cest à leur tour en-
 suite à rendre la politesse. La récolte des ignames
 n’a lieu qu’une fois par an, ce qui explique Yexpres‘
 sion de One gnanz pour signifier « une année n.
 
 On profite de Poccasion pour «tuerle veau gras »,.
 dest-à-dire les cochons quäin a engraissés avec soin,
 et qui se distinguent par. une curieuse déformation des
 défenses. Pour la produire, les Canaques détournent
 
 les dents de leur direction naturelle, par un massage
 
 répété de la mâchoire de Panimal. La défense ne
 
 rencontrant aucun obstacle dés son origine, acquiert
 
 ainsi une longueur inusitée et se contourne en une
 sorte de bracelet dont la valeur est d'autant plus
 grande qu'il est plus gros et se rapproche plus de
 la forme circulaire. Les plus beaux servent dînsignes
 
 aux chefs et aux principaux guerriers : on est d’au-
 
 tant plus considéré qu'on en porte davantage.
 L'alimentation "des indigènes est fort simple : elle
 se compose d’ignames, de patates, des fruits de l’ar—
 bre à pain qui pousse sur certains points de Yarchi-
 pel, de taros, de bananes et de cocos ; ilfaut yajouter
 le poisson, et le coquillage pour les tribus qui sont
 
 
 
 
 
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 62 LES NOUVELLES-HÉBRIDES.
 
 voisines de la mer, et enfin le cochon-et la volaille
 qui constituent plutôt un régal qu’une nourriture
 
 _ habituelle.
 
 Les volailles sont étiques et presque sauvages;
 elles vivent peu, faute de soins. Les cochons n’abon—
 dent qu’à Santo; dans la plupart des autres îles, le
 Canaque est tellement paresseux qu'il ne prend même
 pas la peine de les nourrir avec les cocos qui pour-
 tant ne manquent jamaisAussi la viande lui fait-elle
 presque toujours défaut.
 
 Comme les tribus de l'intérieur ne peuvent comp-
 ter sur les ressources de la péche, elles sont réduites
 à Figname et au coco; or, la récolte des racines se
 trouve parfois insuffisante, soit par le fait des inon-
 dations qui sont fréquentes, soit par suite d’un man-
 que de prévoyance. Il arrive aussi que les plantations
 sont saccagées ou pillées par une tribu ennemieLes
 Canaques en sont alors réduits à se nourrir de fruits
 et souffrent de la faim.
 
 
 
 
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