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Inventaire ethnobotanique ankave / Ankave Ethnobotany / Inventaire ethnobotanique ankave / Ankave Ethnobotany / Bonnemère, Pascale /  Papua New Guinea/ Papouasie-Nouvelle-Guinée
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s’avèrent, selon les spécialistes de la nutrition, d’un intérêt qualitatif fondamental. Par
exemple, alors que l’alimentation des Ankave, majoritairement à base de tubercules, est
très pauvre en graisses et en protéines”, la consommation tout au long de l’année des fruits
de l’un ou l’autre des arbres cités à l’instant constitue à l’évidence un apport nutritif
important, même s’il est quantitativement marginal, car tous sont également riches en
graisses et en protéines : Pandanus conoideus, 11,5% de protéines et 66-90% de graisses
(calculé d’après Sillitoe 1983: 241); Artocarpus altilis, 6% de protéines ; Pandanus spp.
(des hautes terres), 66% de graisses et 12% de protéines (Powell, 1976 et May 1984).

Notons encore que les sauces obtenues après le traitement des fruits de Pandanus
conoïideus et de Pangium edule sont en partie distribuées à grande échelle et en partie
offertes à des parents, consanguins ou affins, qui organisent ensuite à leur tour un repas
collectif. Lorsqu’un tel repas a lieu, les récipients remplis de tubercules sur lesquels la
sauce va être versée sont alignés sur le sol et exposés publiquement par des hommes de
la famille proche du principal organisateur de la distribution. Les récipients sont apportés
aux invités, qui n’en consomment qu’une partie sur place et emportent le reste chez eux
(Bonnemère 1993b). Fait remarquable : même à toute petite échelle, ce contexte rappelle
immanquablement celui qui entoure les distributions cérémonielles de viande de porc
dans de nombreuses régions de Nouvelle-Guinée, mais qui sont totalement inconnues
chez les Anga. En d’autres termes, on a là une société chez laquelle les échanges
cérémoniels caractéristiques de la Nouvelle-Guinée (voire de la Mélanésie tout entière)
prennent une forme limitée mais parfaitement en accord avec le mode de gestion de la
forêt. En l’absence d’une agriculture intensive et d’un élevage developpé qui permettrait
d’alimenter des échanges de porcs à grande échellel0, ces modestes échanges cérémoniels
sont largement fondés sur l’utilisation de ressources obtenues par semi-cueillette. Que la
liaison entre la nature particulière des produits échangés — ici des végétaux — soit la cause
ou l’effet de la présence très atténuée d’échanges cérémoniels dans cette société importe
peu. Le point remarquable est que l’on se trouve en présence d’une forme de “sociabilité”
classique dans la grande île, et qui, de facto, est fort bienvenue pour l’équilibre de la diète
et profondément ancrée dans un mode d’exploitation du territoire très particulier.

Celui-ci se caractérise par une mobilité résidentielle élevée. La plupart des familles
ankave passent de longs moments hors de leurs hameaux, par intermittence, soit pour se
rendre dans des jardins isolés dans quelque clairière, soit pour tirer parti de diverses
ressources de la forêt (arbres fruitiers, ficus dont les écorces sont transformées en capes
et en pagnes par battage) ou pour pêcher des anguilles sur son territoire lignager propre.

Formes de semi-nomadisme

Ainsi, tout en établissant leurs hameaux et villages permanents entre 1 000 et
1 400 mètres, les Ankave de la vallée de la Suowi exploitent une série de niches
écologiques qui s’échelonnent entre 500 et 1 400 mètres, voire 2 000 mètres dans les



9 La consommation de protéines animales (viande de porc, de marsupiaux ou chair d’anguille) est trop
faible et irrégulière pour pouvoir être prise en compte, à l’exception près des femmes venant d’accoucher,
littéralement gavées de viande de marsupiaux. Quant à l’hypothèse de Oomen et Corden (1970) sur une
adaptation métabolique des Néo-Guinéens leur permettant de tirer un profit particulier de l’azote des patates
douces, elle reste largement à confirmer.

10 Rappelons qu’en Nouvelle-Guinée, l’élevage des porcs est directement dépendant de l’intensité de la
production des tubercules (généralement des patates douces dès que la densité de porcs atteint quelque
importance).

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Archives de chercheurs: Pascale Bonnemère et Pierre Lemonnier, Anga Ankave (Papouasie Nouvelle-Guinée) [Collection(s) 9]
Inventaire ethnobotanique ankave / Ankave Ethnobotany [Set(s) 3210]
Meta data
Object(s) ID 313245
Permanent URI https://www.odsas.net/object/313245
Title/DescriptionInventaire ethnobotanique ankave / Ankave Ethnobotany
Author(s)Bonnemère, Pascale
Year/Period1994 (2021)
Location Papua New Guinea/ Papouasie-Nouvelle-Guinée
Coordinateslat -9.45 / long 147.2
Language(s)Ankave
Copyright The owner has not defined any specific copyright. By default you are not allowed to copy information from this page
Rank 16 / 153
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Quote this document Bonnemère, Pascale 1994 (2021) [accessed: 2024/6/11]. "Inventaire ethnobotanique ankave / Ankave Ethnobotany" (Object Id: 313245). In Inventaire ethnobotanique ankave / Ankave Ethnobotany. ODSAS: https://www.odsas.net/object/313245.
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