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132 L'ÉTAT ACTUEL ou rnosrsus rorsnlous
il veut rendre compte des rites qui actuellement s'y prati
quant,‘ ». .
Au facteur localisle et au facteur alinzenlaire sïæjoutcrait don
un troisième facteur quo l'en peut appeler ancestral, et do
voici les éléments ; u le mythe ne t'ait pas préexistor le totem
l'ancêtre humain comme si celui-ci procédait de celui-là ; mai
il fait plutôt préexister l'ancêtre à son totem. Le clan et son
totem n'ont pas d'ancêtres commun, et le clan ne descend pan
du totem. Ce trait n'est point nogligable quand il s'agit d'inter,
prêter la religion totémique. ll y aura une utfinité aussi étroite
que l'on voudra entre l’Australien et son totem, lc clan et l'es-
pèce totémique ne seront pas issus l'un et l'autre d'une souche
commune, qui serait à proprement parler l'espèce tolémique
elle-même, comme si le clan n'avait pas de premiers ancêtres
humains. Le clan a ses ancêtres humains, qui sont nettement
déterminés, qui ont existé, si on l'ose dire, par eux-mêmes ;,et
c'est l'espèce totémique dont l'origine reste vague,plus ou moins.
dépendante de eos grands ancêtres des clans humains '. n
Reste à savoir pourquoi et comment il y a eu fixation dans
de mêmes lieux sacres des ancêtres et des totems. n Les lieux‘
consacrés par le souvenir des ancêtres totémiquos, répond À
Loisy, sont ordinairement des lieux fréquentés par le totem’
lui-mcmc. D'où l'on peut conclure que tel groupe qui a pris Ê
d'abord la dénomination du totem s'était fixe en tel lieu parce '
qu'il y trouvait dos moyens de subsistance et principalement,
celui dont il s'est approprié le nom. Afin de pourvoir à la con- :_
tinuité de son alimentation, il a cherche les moyens do procu- ‘
rer la multiplication do l'espèce comestible, et il a conçu ces
moyens selon les procédés que nous appelons magiques, parce
qu'ils ne sont point réellement proportionnés à leur efiet... Ces ,
rites furent établis en vuc de leur objet propre, le traitement ‘
du totem, et ce n'est qu'avec le temps, après avoir été prati- "
qués par beaucoup de générations successives, que les rites ont
pu être considérés comme une institution ancestrale, qui venait ,
1. Loisy, Cnstnoynnis, p. ras-m.
2. lbidem, p. 25s.
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