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L'ÉTAT AerusL bu PROBLÈME rorizuious -‘ 347
séder un certain territoire, dont les limites sont connues de ses
voisins, et dont Pétendue dépend normalement de la richesse du
sol, de l'eau potable, de la faune et de la lloro.ll n’y a pas de
peuple, aussi primitif soit-il, Fuégiens ou Veddas, qui ne tienne
avant toute chose à Pintègrité le son territoire. Ceci parait une
banalité : mais il fallait la formuler de nouveau parce qu'au-
cun des théoriciens, ou presque, n’a semblé comprendre que le
lien du totéinisme et du territoire est essentiel.
Beaucoup de savants ont sans doute remarqué _le soin avec
lequel les totemistes localisent la demeure des enfants ances-
traux et du totem animal: d'où les théories uniquement ou
partiellement loealistes énumérées ci-dessus. Mais cette localisa-
tion n'est que le cas individuel du fait général que les membres
du groupe humain et les membres du groupe naturel EXISTENT
a Pintérieur de certaines limites territoriales. Il est normal que
les individus de l'espèce totémique ou leurs amas-enfants
possèdent sur ce territoire leur domicile particulier tout
comme les hommes y ont leur maison. Cette assimilationmnte-
riclle est imposée par le fait même de l'assimilation spécifique.
Au surplus, les dieux d’une tribu, d'une cite, d'une nation, et
même le saint de la paroisse et le prêtre qui repousse la grêle
étendent leur puissance et leur droit le contrôle vis—ù-vis des
puissances maltaisantes non pas sur le sanctuaire seul, mais sur
le territoire tout entier du groupement humain protège. On
notera ici encore qu’eueun système dhppropriàtion collective
d’un territoire délimité n'a un droit théorique Œanteriorito:
les divers groupes primitifs ont invente divers systèmes, qui
peuvent dilïerer formellement ou coïncider par certaines de
leurs parties. Bien mieux, les tlivors peuples qui ont inventé
indépendamment les uns des autres le totémisme comme pro-
cédé de cohésion et le continuité ont autrement élaboré les
détails ‘de sa mise en oeuvre dans la rie quotidienne et de son
adaptation aux cas particuliers, individuels ou épisodiques.
Aussi, bien que par leur hase fondamentale les totémismes des
Indiens nord-américains, les Bantous et des Australiens s’iden—
tifient sur les deux éléments de la parente et de la territo-