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Inventaire ethnobotanique ankave / Ankave Ethnobotany / Inventaire ethnobotanique ankave / Ankave Ethnobotany / Bonnemère, Pascale /  Papua New Guinea/ Papouasie-Nouvelle-Guinée
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Le dense réseau hydrologique qui parcourt le territoire ankave charrie de gros volumes
d’eau lorsque crèvent les nuages venant du Golfe de Papouasie et s’entassant contre les
crêtes sans pouvoir atteindre la vallée de la Tauri. Les pluies alimentent les torrents qui
dévalent ensuite les pentes, entraînant avec eux de la terre qui teinte en beige foncé l’eau
des rivières dans lesquelles ils se jettent, et même la Vailala qui les emporte jusqu’à la
côte méridionale. L’année se divise globalement en deux saisons : la moins humide
s’étend de mai à octobre, la plus arrosée de novembre à avril. Selon les relevés que j’ai
effectués à Ayakupna’wa, les précipitations ont atteint 1 756 mm en sept mois (de juillet
1987 à janvier 1988, donc pendant la période qualifiable de “plus sèche”). Le total annuel
serait ainsi d’environ 3 000 mm de pluie, ce qui placerait cette région entre celle de
Menyamya, connue pour sa relative sécheresse, avec 1 500 à 2 000 mm de précipitations
par an (McAlpine, Keigs, Falls 1983:67), et celle de Kerema, fortement pluvieuse, qui
voit tomber entre 3 et 4 mêtres d’eau pendant la même période.

La température varie selon la saison, mais change évidemment aussi en fonction de
l’altitude. En janvier, elle se situe entre 15 et 25 à 30 °C et les nuits sont fraîches alors
qu’en juillet, elle oscille entre 25 et 28 °C dans la journée. En toutes saisons, la sensation
de froid est intense dès que l’on subit une pluie au-dessus de 2 000 mètres d’altitude.
Entre décembre et février, orages et tempêtes sont très fréquents sur le sommet des crêtes
qu’il faut franchir pour se rendre dans la vallée de Menyamya.

Le long mur de hautes crêtes (entre 2 200 et 2 800 mètres) qui borne leurs principales
vallées vers l’est sépare en effet le territoire des Ankave de celui d’autres groupes anga,
avec la grande majorité desquels ils étaient naguère dans un état de guerre quasi perpétuel.
Aujourd’hui, il marque aussi la limite rarement franchie qui sépare les Ankave de ce qu’il
est convenu d’appeler la “modernité”. Perdus au fin fond de la Province du Gulf, l’une
des plus pauvres du pays, les Ankave sont ignorés par les autorités de Kerema, le centre
administratif dont ils dépendent officiellement. La plus proche route s’arrête à
Menyamya, dans la Province de Morobe, et il faut, pour l’atteindre, marcher pendant deux
à quatre jours, selon sa vallée de résidence et, surtout, affronter la violence des orages et
du vent sur les sentiers qui franchissent l’abrupte muraille orientale. Depuis
l’Indépendance (1975), qui a marqué la fin des migrations temporaires vers les plantations
débutée au milieu des années 1960, les rares Ankave qui voyagent ne quittent leur vallée
que pour quelques jours, le temps de vendre des nappes d’écorce battue aux groupes
voisins, mais sans presque jamais se rendre dans la vallée de Menyamya. Ce faisant, ils
ont fort peu de contacts avec l’Etat, les missionnaires ou l’économie de marché. En
particulier, en l’absence totale de productions commerciales, leur économie n’est que
faiblement monétarisée et l’achat de denrées alimentaires (riz, poisson en conserve, sel,
margarine) est rarissime.

Aujourd’hui encore, on ne trouve ni école, n1 infirmerie, n1 “boutique” dans les vallées
ankave. Dans la vallée de la Suowi — celle où la présente étude a été menée — la présence
missionnaire elle-même n’est devenue sensible qu’au début des années 1990, lorsqu’un
pasteur luthérien papou a entrepris d’apprendre à lire aux Ankave. Le fait que les habitants
de la vallée de la Suowi n’ont été recensés pour la première fois qu’en juin 1990 est
significatif de l’isolement durable de cette population.

Corrélativement, les Ankave trouvent encore dans l’exploitation de la forêt la majeure
partie de leurs aliments et des matériaux qu’ils utilisent dans leurs activités techniques et,
pour autant que l’on puisse en juger, ils continuent d’utiliser et de gérer ce milieu d’une

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Archives de chercheurs: Pascale Bonnemère et Pierre Lemonnier, Anga Ankave (Papouasie Nouvelle-Guinée) [Collection(s) 9]
Inventaire ethnobotanique ankave / Ankave Ethnobotany [Set(s) 3210]
Meta data
Object(s) ID 313241
Permanent URI https://www.odsas.net/object/313241
Title/DescriptionInventaire ethnobotanique ankave / Ankave Ethnobotany
Author(s)Bonnemère, Pascale
Year/Period1994 (2021)
Location Papua New Guinea/ Papouasie-Nouvelle-Guinée
Coordinateslat -9.45 / long 147.2
Language(s)Ankave
Copyright The owner has not defined any specific copyright. By default you are not allowed to copy information from this page
Rank 12 / 153
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Quote this document Bonnemère, Pascale 1994 (2021) [accessed: 2024/5/15]. "Inventaire ethnobotanique ankave / Ankave Ethnobotany" (Object Id: 313241). In Inventaire ethnobotanique ankave / Ankave Ethnobotany. ODSAS: https://www.odsas.net/object/313241.
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