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L'enn- ACTUEL nu r-noanans TOTÉMQUB 265
ouvrait à pleines mains la plaie et y appliquait ses lèvres,
buvant à même le sang chaud dont ses joues ruisselaient
hientot. Elle se livrait ensuite tl une danse sauvage, pendant
qu‘une compagne la remplaçait à l'horrible source fumante
et ne tardait pas à tomber en convulsions puis en eatalepsie.
Toutes les danseuses étaient successivement couchées cote à,
côte, raides, sans que personne s'en occupet. Le soir venu, un
festin réunissait la colonie noire qui se regalait nlors de la
chair des victimes‘ n.
A la même catégorie devaient appartenir plus anciennement
les divers sacrifices exécutés près d'Alger lors de ÏAid el
Fou ou Fêtes des Fèves; les Nègres immolaicnt un bœuf et
plusieurs moutons, en exécutant autour des victimes une danse
en dévidoir, qui se composait de sept tours dans un sens et de
sept tours en sens inverse ; selon que la bête tombait morte du
coup ou se débattait longtemps dans son sang on tirait des
présages plus ou moins heureux‘. Le sanctuaire, orthodoxe-
ment consacré à Sidi Bellatl, auquel on avait construit une
petite chapelle, était essentiellement constitue par une grotte
et par une pierre qui, selon les Nègres, recouvrait les restes
d'un sultan et d'une sultane de Kanksn, en pays Bumbara,
venus en pèlerinage jusqu’en eet endroit, et qui y étaient
morts; chaque vendredi, et particulièrement lors de lätill el
Faut, les Nègres venaient, même de loin, baiser cette pierre et
otîrir à proximité les sacrifices sanglants ’.
l. Jacquot, Conlrihutiolu, p. 25s,
z. ‘frumeiet, Lmlgerie légendaire, p. m,
a, Ibidenl, p. 3514m, s50; ci. aussi Dcsprez, L'hiver à Alger, v êditiomp. iss-
lso; J. u. Andruws, La Fête de: Fèves, Archivio perle Tradizioni Populnri,
1m, p. 29. Andrews rappelle que cette ma aétt décrite des]: mu» siècle par
le père Dan, dans son Voyage en Barbarie, mais que eet observateur ne dit
pas que les Igunts et les participants de lu fête lussent des Nègres; Andrewr
on conclut que citait pu nulle a cette époque une Iète du musulmans blancs.
Ce rlisunnement est inadmissible. car a eo compte, par exemple, on dirait que
puisque lu paru Llfltnu ne parle pas dans ses Sauvage: amdriquains, parus en
i721, du totémisme des Peaux-Rouges, cette institution n'existait pas chez eux
au début du xvnl’ siècle. argument du silence n'a en ethnographie qu'une
valeur oxtrémement faible.
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