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L'ÉTAT ACTUEL au rnonLÈus ‘ru-remous 191

organisation sociale et économique; on s'est contenté d'en
étudier certains éléments et certaines formes par rapport a la
catégorie totémiqua d'une part, à la catégorie anthropomorphi-
‘que héros militaires, divinités guerrières, Victoire, etc. de
l'autre, sans vbir qu'elle doit être étudiée pour elle—mème.C'est
«sur ce seul point, mais non sur celui d'une prétendue survi-
. vance du totémisme, qu'il existe véritablement un parallélisme
» entre Snmou et YEgypte.
Je passe en conséquence à l'étude des autres argument.
u Si on réduit le notion de totem a cella d'un fétiche, géné-
- raloment animal, représentant d'une espèce avec laquelle la
tribu se croit apparentée, et avec laquelle elle renouvelle pério-
diquement son alliance, fétiche qu'elle porto comme enseigne
à la guerre ; si l'on accepte cette définition minima, mais suf-
flsantc, du totem, on peut dire qu'en nul pays le totémismn n'a
eu des destinées aussibrillantcs qu'en Égypte ; nulle pnrt,snns
doute, on ne pourrait mieux l'étudier. n Cette dernière phrase
dfldolphe Reinaeh ‘ est certes de trop;car lo totémisme étant
une institution actuellement vivante, c'est chez les peuples où
il existe comme tel, notamment chez les Australiens, qu'on
peut ct qu'on doit l'étudier d'abord. Quant aux destinées d'un
système religieux et social sur lequel on n'a encore pour
YÉgypte des débuts jusqu'à la période gréeo-romaine que les
données aussi fragmentaires, elles me semblent au contraire
enveloppées d'un nuage épais. L'idée de l'auteur est évidem-
ment que c'cat du totemisme que seraient issus tous les cultes
d'abord zoomorphiqucs puis nntliropomorphiques égyptiens, et
que le totémisme aurait fourni le germe de ce développement
à la fois multiple ct systématise qui, pendant cinq mille ans, a
fait de Hilgypte un pays merveilleux.

Cette hypothèse, les égyptologues peuvent s'en rendre compte,
est considérable ; pour qu'elle fût justifiée, il faudrait au moins
que ses deux propositions fondamentales fussent définitivement

l. Adolphe Reinacli, Éyyptoloyio et umuire des Religions, p. 17.

acceptées: 1' ‘que la tribu ou plutôt le clan se considérait"