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348 ifierar ACTUEL nu raoazana TOTÉMIQUB
rialité, leurs formes externes diffèrent et eeci par l'emploi
prépondérant d'un mode d'expression ou d'un autre. Ainsi la cé-
rémonie de multiplication du totem sur le territoire du groupe
totémiquc humain, cérémonie périodique dont le but essentiel
est 1o renouvellement de la cohésion et do ln continuité tolé-
miques, ne se rencontre pas chez les Bantous totémistes, qui
fondent en règle générale leur cohésion de groupe et leur con-
tinuité sur un système do croyances ct de cérémonies ances-
trolatriques, avec localisation précise de la demeure de ces
ancêtres en des sanctuaires connus.
Si l'on examine à nouveau les documents descriptifs et les
théories sur le totémisme en se plaçant à notre point de vue,
on constate que la plupart des difficultés s‘éliminent qui appa-
raissaient comme des contradictions, des dégénéresecnces, des
emprunts,‘ des déviations. ll est bien entendu que le totémisme
tel qu'on Yobserve de nosjours n'est pas primitif, mais évolué z
pourtant sous toutes ses formes et chez tous les peuples, il a
conservé sa moelle. La nzaniére dont les totémistes actuels
‘expliquent la notion de parenté est un élément superficiel et en
tout eas, par nécessité, contraire aux lois scientifiques. Go n’est
pas une de ses nuances, comme le eonceptionnisme des Aus-
traliens, qui a pu donner naissance à l'élément parental du tote-
misme ; c’est juste le contraire. D'autre part, on ne peut regarder
comme primordial l'un seulement des caractères du territoire,
par exemple. sa productivité en biens d'échange, ou sa capacité
alimentaire, parce qu’un territoire même pauvre et en majeure
partie inculte ne vaut pas tant pour les hommes d'un certain
moment comme demeure actuelle que comme demeure éter-
nelle de toutes les générations a vonir.
Cette notion, intimement liée à un sentiment qu'on pourrait
appeler biologique, est d'autant plus puissante que la tribu,
unité politique, est plus épnrpillée sur une vaste surface ; notion
et sentiment se sont manifestés avec violence chez les Grecs et
dans leurs colonies; ils subsistent même dans nos civilisations
modernes malgré Faction contraire et destructive des chemins
de fer, des transatlantiques et des avions.